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numéro onze ///////////
Christophe Thomas

 

 

 

>Il y a, chez Christophe Thomas, quelque chose qui déroute, touchant et agaçant à la fois. Sa production, ambitieuse à sa manière un peu désuète, parfois jusqu’au fané, production pourtant aussi touffue qu’inégale, accidentée, se construit par secousses, décharges d’énergie rock’n’roll, limite rockabilly, alternance de périodes suractives et de zones de replis presque apathiques, se construit à l’image de son personnage complexe, accro à la contradiction dure, souriant et flou dandy vaguement décadent, si rétif aux questionnements qu’il en devient, aux forceps, franchement intrigant par moments. Expliquer, précis, ce que «fait» Christophe Thomas souvent à contre-courant relève de la gageure : affaires, publicité, design, élevage de nains, dessin de lettres, séducteur cheap, graphisme, ami généreux à l’excès, édition, musique, écriture, mercenariat, trafics de sens, tout louche...
>De lui, nous connaissions d’abord ces livres de festivals, curieux, denses, sortis de nulle part (Le Mans, autant dire...), qui nous agrippèrent l’œil sans trop d’explications.
>Son travail, comme graphiste et dessinateur de lettres, ses expériences dans le domaine éditorial, ne se laissent guère lire facilement. Parcourir du regard, plus sûrement. Lui-même avoue aimer ne pas trop se soucier de lisibilité. Dans son petit théâtre graphique trop chargé pour aujourd’hui pile s’exprime avant tout une sensibilité picturale, certes démodée, à la remorque complète, décalés. Quelqu’un, Dieu (!) sait encore qui, disait un jour de Dave Carson, influence majeure pour C.T., qu’il était tombé sur un Mac, surfeur social passant au hasard, et, simplement, viré fou, par K.O. technique, apprentissage par défaut.
>Il y a chez Chris Thomas, sorte de Carson franchouillard contrarié à ses heures, mais aussi, bien mucho bizarro, appendice supplémentaire, cette espèce de recherche, sincère, d’un langage, d’une poétique à soi, particuliers, à l’estomac ; quête avortée trop souvent, finissant malgré tout par transpirer en fièvre pas si mauvaise, vers certains no man’s lands indéfinis, proto-naïfs mais pas niais, de la typographie, une collision grouillante de formes noires inachevées, quelque part vers cette masse de lettres en ronces balancés vers nous en hurlement silencieux, au-delà de l’inévitable processus de ringardisation touchant parfois au résultat, bancal à souhait. Ce qui nous touche...

 

 

 

 

 

>Poster recto/verso
Offset, bichromie
Format ouvert : 400 x 600 mm
Format fermé : 200 x 300 mm
Édition : Bulldozer®éditions, 1999

 

 

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